Tour de France : l’équipe va plus loin qu’un homme seul

C’est l’esprit d’équipe qui importe dans une action collective, comme nous l’a rappelé le Tour de France, cet été. A bien analyser le fonctionnement d’un peloton, on se rend compte que s’il y a des leaders dans chaque équipe, ce ne sont pas toujours les mêmes, et que c’est par une entraide constante que l’un ou l’autre peut remporter une victoire. Seul, le meilleur cycliste a peu de chances d’arriver à la première place.

 

L’esprit d’équipe est essentiel pour gagner

 

Pour les connaisseurs avertis de ce sport, ce n’est pas une nouveauté, la force de l’équipe est primordiale dans une course cycliste telle que le Tour de France. Là, comme dans un groupe de forces spéciales, un homme seul a très peu de chance de mener sa mission à bien.

Or, celle d’un coureur cycliste est de remporter la course, tout au moins une étape. En réalité, c’est la mission du leader de l’équipe, sachant qu’il peut y avoir un leader pour le sprint, un autre pour l’ascension, un troisième dans la descente… Le rôle des coéquipiers est de permettre au leader de l’équipe de l’emporter. C’est cela, avoir l’esprit d’équipe, et ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de remporter la course.

 

Ce qu’il met en exergue, c’est un esprit d’équipe si puissant et logique qu’il confine presque au sacrifice

 

Être au service de l’équipe

 

Dans un article publié par le journal La Croix*, Arnaud Bevilacqua revient sur quelques épisodes frappants du Tour 2019. Ce qu’il met en exergue, c’est un esprit d’équipe si puissant et logique qu’il confine presque au sacrifice.

Lors de la montée du col de Peyra Taillade, par exemple, le maillot jaune ayant été victime d’une panne mécanique, l’un de ses coéquipiers n’a pas hésité à sacrifier son étape en lui donnant sa propre roue de vélo, avant que deux autres coéquipiers ramènent le maillot jaune dans le groupe de tête par la puissance de leurs jambes. Ils avaient conscience que c’était lui qui porterait l’équipe, aussi n’ont-ils pas hésité à tout donner pour le ramener devant, mettant leur talent individuel au service du projet de l’équipe.

 

En cyclisme, on va à la fois plus vite et plus loin ensemble

 

Le groupe est plus fort que le meilleur de ses membres

 

L’un des enseignements que l’on retire de cet épisode du Tour de France, qui est si symptomatique d’un sport où chacun pédale seul, mais où le collectif est primordial, c’est que le leader de l’équipe n’est rien sans ses coéquipiers. C’est ainsi qu’à tour de rôle, les cyclistes se relaient pour entraîner dans leur roue celui qu’ils ont pour mission d’emmener au plus haut. Sachant que celui qui se met dans la roue de ses coéquipiers économise environ 30% d’énergie pour atteindre une même vitesse, on peut dire que le groupe va plus vite que le meilleur cycliste. Ainsi, en cyclisme, on va à la fois plus vite et plus loin ensemble.

 

Si toutes les forces sont réunies en direction d’un même objectif, elles mèneront plus loin que l’esprit le plus brillant

 

A vélo comme dans la vie

 

Un dicton populaire prétend que l’on va plus vite tout seul mais plus loin ensemble. Les courses cyclistes nous prouvent donc que ce n’est pas vrai : on peut aller plus loin et plus vite en groupe que seul. Il en est de même dans une entreprise. Si toutes les forces sont réunies en direction d’un même objectif, elles mèneront plus loin que l’esprit le plus brillant, car être un groupe, cela permet de se laisser tirer lorsque l’on a moins d’énergie, de se laisser porter lorsque l’on doute et d’être ramassé si l’on trébuche. Ainsi le leadership est-il d’abord une affaire de légitimité et de confiance. Tant que le groupe est persuadé que le leader est légitime pour porter le projet commun au plus haut, chacun peut mettre de côté son ego et donner le meilleur de lui-même pour la réussite commune.

L’échappée, aussi belle soit-elle, mène rarement le coureur à la première place.

 

* https://www.la-croix.com/Sport/Gagner-Tour-travail-dequipe-2017-07-20-1200864194